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Claude Hamonet

 

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La motricité, les troubles de l’équilibre et les effets
de l’âge chez la personne handicapée mentale

Résumé de la présentation faîte au colloque scientifique « Vieillissement et handicap mental » organisé par l’UNAPEI au Cercle des Armées à Paris le 15 octobre 2009.

 

La motricité humaine avec cette caractéristique essentielle de l’Homo Sapiens Sapiens, la station érigée, évoluent avec l’âge créant des facteurs de fragilité : le geste est moins rapide, la verticalité et la stabilité sont menacées, l’ensemble réduisant la participation sociale. Ceci conduit au confinement et à l’isolement ce qui constitue un facteur de réduction d’activité motrice donc de capacités motrices. De plus, les fonctions sensorielles (audition, vision), auxiliaires obligés de la motricité, s’émoussent, accentuant le phénomène de « réduction fonctionnelle ». Cette évolution ne commence pas à 60 ans mais beaucoup plus tôt (à 40 ans, sans entraînement on ne peut plus courir, sans s’essouffler, pour rattraper un bus).

Les raisons de cette évolution sont, certes, anatomiques avec un jeu articulaire réduit, une insuffisance musculaire (« on a l’âge de ses unités motrices »), un nombre de neurones en diminution, une moins bonne hydratation des tissus mais, plus encore, un déconditionnement du mouvement avec l’installation de limitations fonctionnelles (station debout, marche, préhension) qui seront la cause de situations de handicap chaque fois que les contraintes situationnelles dépasseront les capacités fonctionnelles de la personne. Ces phénomènes reculent dans le temps et, constamment, on a repoussé l’âge qui définit que l’on est âgé. Ce recul des effets de  l’âge vaut aussi pour les personnes avec un handicap mental dont la courbe de mortalité rejoint celle de la population générale (9ans en 1936 pour les personnes avec une trisomie, 60 ans et « plus » actuellement.). Il s’agit donc d’un phénomène social large dont la portée est à mesurer par les parents et la société.

Il n’y a pas de maladies des personnes âgées mais un certain nombre de facteurs associés peuvent rendre la situation plus sévère encore: (syndrome parkinsonien, arthroses des membres inférieurs et non pas du dos, tendance cyphotique, ostéoporose physiologique facilitant les fractures en cas de chute…). Ces données générales sont valables également pour les personnes avec un handicap d’origine mentale. Ces dernières ont, globalement, à l’instar de personnes avec des lésions purement physiques et motrices comme celles qui ont contracté la poliomyélite dans leur petite enfance, plus de difficultés à faire face aux effets de l’âge (syndrome post polio). Il est alors cohérent d’adapter leur cadre de vie et de travail à cette évolution. C’est le cas d’Yves, trisomique, qui, à 55 ans, se voit refuser le fait qu’être jardinier dans une municipalité d’Ile de France avec trois heures de déplacement quotidien en transports en commun est au-delà de ses capacités.

Ces limitations des conséquences fonctionnelles de l’âge peuvent être contrecarrées par un certain nombre de mesures dominées par le maintien et le renforcement de l’activité physique d’une façon générale et d’une rééducation préventive ciblée, d’autre part mais aussi du maintien d’une activité sociale et des liens sociaux. Il faut commencer tôt. Se pose aussi la question de l’intérêt d’actions sur le processus endocrinien du vieillissement (DHEA, androgènes…).