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La ceinture lombaire souple apparaît aujourd’hui comme le moyen le plus efficace de guérir et de prévenir le mal de dos. Son coût, comparé à celui des médications, de la kinésithérapie et de la chirurgie, est très modeste. Par contre, l’ensemble du corps médical la classe encore dans les thérapies "mineures" du mal de dos. De plus, un préjugé injustifié lui attribue faussement des effets néfastes (démusculation en particulier). Une enquête téléphonique auprès de 108 personnes utilisant une ceinture depuis plus de 30 jours a permis de montrer son efficacité dans 92% des cas. Les inconforts et gênes étant signalés dans 11% des cas.
"Toutes les douleurs postérieures situées entre le bord supérieur des trapèzes et le pli des fesses." Ce terme est préférable à celui de "lombalgie", à la fois réducteur (les douleurs sont rarement strictement lombaires) et inducteur de faux diagnostics qui contribuent à dramatiser la plus banale des manifestations contemporaines de "mal-aise", par opposition à "maladie", René Dubos (2).
Parmi les moyens "émergeant" en pratique médicale qui paraissent capables, non seulement de soulager les douleurs, mais de les prévenir, figure la ceinture lombo abdomino pelvienne souple.
Cette conviction, acquise par l’observation clinique quotidienne, se heurte bien souvent à des préjugés très répandus qui ne sont basés sur aucune preuve : le rôle néfaste d’une telle orthèse sur la musculature du " do s"et l’accoutumance à son port.
Les études sur ce thème sont encore rares, surtout si on tient compte de l’inflation de publications et de colloques sur les lombalgies et la hernie discale.
C’est pourquoi nous avons pensé que la meilleure façon d’avancer était de s’adresser directement aux usagers souffrant de leur dos, ayant suivi une formation d’école du dos, à travers une enquête par entretiens directs ou téléphoniques pour connaître leur opinion et leur manière de faire.
1 - Effet proprioceptif : sensation d’être "maintenu", inconforts aux mouvements non "biomécaniquement corrects".
2 - Réduction des contraintes lombo-pelviennes par effet de "caisson abdominal".
3 - Facilitation du jeu musculaire de la région.
4 - Diminution des douleurs par stimulation extéroceptive cutanée (effet TENS).
5 - En aucun cas, il y a une restriction de l’activité musculaire comme le montrent les études électromyographiques sous ceinture (3).
Enquête par questionnaire administré lors d’une consultation médicale spécialisée aux CHU Henri Mondor et Bichat-Claude Bernard ou bien par téléphone chez des patients ayant suivi l’école du dos du CHU Henri Mondor, les années précédent l’étude. Les enquêteurs étaient des médecins spécialistes de médecine physique et de réadaptation.
Toute personne souffrant d’un mal de dos depuis plus de six mois. Aucun critère d’age, de sexe, de pathologie associée, de contexte (accident du travail), de profession n’a été retenu. Nous avons inclus quelques personnes atteintes d’un syndrome d’Ehlers-Danlos ou porteurs d’une paralysie d’origine poliomyélitique des membres inférieurs. Certaines personnes étaient prises en charge dans le contexte d’un réseau Ville-Hôpital avec les généralistes du Nord de l’Ile-de-France, incluant l’Hôpital Max Fourestier de Nanterre et le service de MPR du CHU Bichat-Claude Bernard.
Il y a autant de femmes que d’hommes.
L’âge moyen est de 49 ans avec des extrêmes à 20 et 81 ans. L’histogramme de répartition des âges montre une courbe gaussienne avec un pic de la tranche des 40 à 50 ans et une forte proportion de cas entre 60 et 70 ans.
Sur le plan professionnel : 77% des patients en âge de travailler étaient en activité professionnelle au moment de l’évaluation, 23% étaient au chômage. Ce taux élevé de chômeurs doit être souligné.
Lombacross : 50%
Lombax : 30%
Lombacross activity : 19%
Autre : 11%.
1 à 3 mois : 20%,
3 à 12 mois : 33%,
Plus d’un an : 47%.
Tous les jours, de façon continue : 50%,
Souvent : 32 %,
Occasionnellement pour certaines activités : 18%.
Efficacité : elle est considérée comme bonne ou très bonne dans 92% des cas.
Tolérance : elle est bonne dans 77% des cas.
Des inconforts divers (sensations de chaleur, ballonnements après les repas, difficulté à s’asseoir) sont observés dans les autres cas.
L’usage de la ceinture se fait, spontanément, de trois façons en continu, par périodes ou pour certaines activités seulement, dont le travail. L’efficacité est quasiment constante. Les gênes sont modérées et, si elles limitent parfois l’activité, elles ne restreignent que très rarement l’usage de la ceinture.
(1) Hamonet Cl., Minguette Deye, Hubert Staub, "Du bon et du mauvais usage de la ceinture lomboabdomino-pelvienne, résultats d’une enquête auprès de 108 personnes", affiche (poster) présentée au 19ème Congrès de la Société Française de médecine Physique et de Réadaptation, 29 septembre 2004, Paris, La Villette.
(2) Dubos R., l’Homme ininterrompu, Hachette, 1970.
(3) Hamonet Cl., Mezières C., "Effet comparé de l’activité des muscles abdominaux avec et sans ceinture lombaire souple chez des lombalgiques chroniques", Rhumatologie, 1993, 45, 7, 165-170.
Mots clés : mal de dos, lombalgies, ceinture lombaire.