Le site du Professeur
Claude Hamonet

Les activités de recherche, directement centrées sur le handicap, sont relativement peu nombreuses si on les compare à d’autres domaines de la santé et des sciences humaines. Les politiques dans ce domaine s’appuient davantage sur des considérations économiques et règlementaires élaborées dans les bureaux clos des décideurs et les cabinets ministériels que sur des travaux de recherche impliquant les Universités et d’une façon générale les professionnels concernés. Ballottée entre les sciences médicales et les sciences de la société les timides efforts de recherche se sont bien souvent perdus dans des débats stériles sur la définition même du champ de la recherche. Certains considérant le handicap comme une conséquence de la maladie ou de l’accident et donc comme un problème de santé. D’autres, dont nous sommes, comme la conséquences de situations inadaptées aux capacités de certaines personnes qui se trouvent être en situation de handicap. Il s’agit alors d’un problème de société, donc politique comme cela est très bien exprimé dans l’introduction à la Classification internationale des fonctionnements de l’OMS (2000). Encore faut-il que les politiques aient une vision claire du problème avec la totalité de ses dimensions médicales, économiques et sociales et surtout les outils pour le mesurer et suivre les effets des mesures mises en place.

Dès le début des années 1970, l’Université Paris 12 Val de Marne à Créteil a entrepris, par étapes successives, une recherche sur l’identification et la mesure du phénomène Handicap au sein du service de Médecine Physique et de Réadaptation du C.H.U Henri Mondor, du département inter U.E.R. de Réadaptation, puis de la Faculté Communication et Insertion dans la société avec son laboratoire de recherche appliquée à l’évaluation du Handicap.

Ces travaux se sont élargis à des collaborations internationales (Québec, Portugal, Tunisie, Italie, Algérie.) qui ont abouti à une nouvelle conceptualisation du handicap en quatre dimensions (lésions, fonctions, situations et subjectivité) et à un instrument de mesure le Handitest, qui sont partiellement repris dans la nouvelle classification internationale des fonctions de l’O.M.S (2000) et dans le nouvel outil d’évaluation des Maisons du Handicap, proposé dans le cadre de l’application de la nouvelle loi du 10 février 2005.

Le consensus qui s’est établi entre les membres de ce réseau de chercheurs et de professionnels autour de ces notions a permis de créer un groupe de recherche appliquée dont les membres initiateurs sont la Professeur Claude Hamonet la Professeure Teresa Magalhaes (Médecin Légiste, Porto), la Professeure Louise Gagnon (Infirmière - Université de Montréal), la Professeure Catherine Dziri (Médecin Rééducateur, Tunis), le Professeur Zine Nouacer (Médecin-rééducateur, Annaba), le Professeur Amezziane Ammenouche (Médecin Rééducateur, Alger), Madame Marie de Jouvencel (Neuropsychologue au centre de Réadaptation de Richebourg, Yvelines), d’autres personnes de France et de l’étranger se sont jointes et ont participé aux diverses réunions thématiques qui ont eu lieu en région parisienne, à Paris, à Lausanne, à Genève, à Tunis, à Porto, à Noirlac.

Le groupe s’est manifesté en contribuant à des formations sur le handicap et la réadaptation, en participant à des colloques et à des congrès, en publiant dans des revues et en réalisant des ouvrages (Système d’identification et de mesure du handicap - S.I.M.H., éditions Eska, 2000 ; Handicap, les mots pour le dire, les idées pour agir, éditions Connaissance et Savoir, 2005 ; Les personnes handicapées, col. « Que sais-je ? », PUF, cinquième édition, 2006). Il a également créé un site Handitest (handitest.free.fr).

De façon à mieux structurer les liens entre les participants et d’avoir une meilleure représentativité, les membres du G.I.R.I.H. ont désiré se constituer une association loi 1901, dont l’objectif sera :

Article 2 des statuts - Objet de l’association : "Cette association a pour but de favoriser l’application d’un nouveau concept et d’une nouvelle façon d’identifier le handicap auprès des professionnels de la Santé et de la pratique sociale et médico-sociale.

D’une façon plus générale, elle a pour but de diffuser cette nouvelle méthode auprès des structures et institutions pour leur approche vis-à-vis des personnes handicapées.

Le Système d’Identification et de Mesure du Handicap (SIMH) définit le Handicap comme un phénomène social et non seulement comme la conséquence d’une maladie ou d’un accident. C’est un dispositif qui permet d’identifier (et non de classer) selon quatre dimensions :

- Les modifications du corps
- Les capacités fonctionnelles de la personne
- Les situations rencontrées dans la vie
- La subjectivité de la personne concernée (vécu de son histoire personnelle et perception de son état).

Il permet une appréciation quantifiée à partir de la mesure de la dépendance technique, animalière ou humaine."

Le but est de créer un laboratoire sans mur et sans frontière sur un thème dont l’universalité et la prégnance sont évidentes dans un monde violent dans lequel progresse l’exclusion et se détruit le lieu social, alors que la durée de vie augmente.

Ce lieu virtuel est à vocation d’être celui où s’échangent les idées, se confrontent les expériences vécues, et s’élaborent sans crainte de la réactivité des propositions contributives à une société de non discrimination et d’égalisation des chances.

Il est possible de rejoindre le G.I.R.I.H. en s’adressant au Professeur Claude HAMONET.